dimanche 3 août 2014

Arauco a une peine que je ne peux pas taire

       
                                     Violeta Parra chantant Arauco

Arauco tiene una pena
que no la puedo callar,
son injusticias de siglos
que todos ven aplicar,
nadie le ha puesto remedio
pudiéndolo remediar.
Levantate, Huenchullán*

Un día llega de lejos
Huescufe conquistador,
buscando montanas de oro,
que el indio nunca buscó,
al indio le basta el oro
que le relumbra del sol.
Levántate, Curimón.

Entonces corre la sangre,
no sabe el indio que hacer,
le van a quitar su tierra,
la tiene que defender,
el indio se cae muerto
y el afuerino de pie.
Levántate, Manquilef.

Adonde se fue Lautaro
perdido en el cielo azul,
y el alma de Galvarino
se la llevó el viento Sur,
por eso pasa llorando
los cueros de su kultrún**.
Levantate, pues, Callfull.

Del ano mil cuatrocientos
que el indio afligido está,
a la sombra de su ruca***
lo pueden ver lloriquear,
totora de cinco siglos
nunca se habra de secar.
Levántate, Callupán.

Arauco tiene une pena
mas negra que su chamal****,
ya no son los españoles
los que les hacen llorar,
 hoy son los propios chilenos
 los que le quitan su pan.
Levántate, Pailahuán.

Ya rugen las votaciones,
se escuchan por no dejar,
pero el quejido del indio
¿por qué no se escuchará?
Aunque resuene en la tumba
la voz de Caupolicán,
levántate, Huenchullán.
Arauco a une peine
que je ne peux pas taire,
ce sont des siècles d’injustice
que tous peuvent constater,
personne n’a trouvé de remède
bien que le remède soit évident.
Lève-toi, Huenchullán*.

Un jour arrive de loin
Huescufe le conquérant,
cherchant des montagnes d’or,
que l’indien n’a jamais cherchées,
car lui se contente de l’or
du soleil qui brille.
Lève-toi, Curimón.

Alors le sang coule,
l’indien ne sait quoi faire,
 on va lui voler sa terre,
 il doit se défendre,
l’indien tombe mort
et l’étranger reste debout.
Lève-toi, Manquilef.

Où est allé Lautaro
perdu dans le ciel bleu,
et l’âme de Galvarino
c’est le vent du sud qui l’a emportée,
c’est pour cela que pleurent
les peaux de son kultrún**.
 Alors lève-toi, Callfull.

Depuis l'an mille quatre cents
 l’indien est affligé,
à l’ombre de sa ruca***
on peut le voir pleurnicher,
 cinq siècles de roseaux
qui ne vont jamais sécher.
Lève-toi,Callupán.

Arauco a une peine
plus noire que son chamal****,
ce ne sont plus les espagnols
qui les font pleurer,
aujourd’hui ce sont les chiliens eux-mêmes qui leur volent leur pain.
Lève-toi, Pailahuán.

* chef Mapuche 
** tambour Mapuche 
*** maison traditionnelle Mapuche 
 **** vêtement de femme Mapuche 

Chanson de Violeta Parra, artiste chilienne, 1917-1967 (Trad. M. Millner) 
http://www.violetaparra.cl

La chanson évoque le peuple Mapuche qui vit de part et d'autre de la cordillère des Andes, une grande partie au Chili et une autre en Argentine :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mapuches





  


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