dimanche 6 septembre 2015

Mes larmes sont bleues tant j'ai regardé le ciel et pleuré



De nouveau un poète syrien, en hommage à un peuple martyr : Mohammad Al-Maghout (1934-2006), poète à l'esprit libre et indépendant et qui l'a payé par la prison et l'exil. Il était le mari de
Hala Mohammad (voir le billet du dimanche 2 août).

Mes larmes sont bleues
tant j'ai regardé le ciel et pleuré
Mes larmes sont jaunes
tant j'ai rêvé des épis d'or
et pleuré

Que les chefs partent à la guerre
les amants aux forêts
les savants aux laboratoires

Quant à moi
je vais chercher un chapelet et une chaise ancienne
pour redevenir tel que j'étais
vieux chambellan à la porte de la tristesse
puisque tous les livres, les constitutions et les religions
assurent que je ne mourrai
qu'affamé ou prisonnier

Le blocus, in Anthologie de poésie arabe contemporaine. Poèmes choisis par Farouk Mardam-Bey - Peintures de Rachid Koraïchi, ACTES SUD JUNIOR, 2007 (édition bilingue)

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