Un petit souvenir de Colombie où trois nantais, un bayonnais et un argentin sont en mission avec le programme Lascaux pour y parler de sécurité alimentaire, de droit des peuples indigènes, de droit économique international et des différentes manières d'ajuster l'exploitation des ressources naturelles et les besoins sociaux fondamentaux...
Il n'est pas besoin de présenter Gabriel Garcia Marquez (1927 - 2014), l'un des colombiens les plus connus. Voici la lettre d'adieu qu'il écrivit à ses amis...
«Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de
chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus
que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que
je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis.
J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais
pour ce qu’elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute
dont nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand
les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et… combien
je savourerais une bonne glace au chocolat.
Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me vêtirais
simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non
seulement mon corps à découvert, mais aussi mon âme.
Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et
attendrais que le soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais
sur les étoiles un poème de Benedetti et une chanson de Serrat serait
la sérénade que je dédierais à la lune. J’arroserais de mes larmes les
roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le baiser de leurs
pétales.
Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul
jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que je les aime. Je
persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais
amoureux de l’amour. Aux hommes, je prouverais combien ils sont dans
l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans
savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux anciens,
j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec
l’oubli.
J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains… J’ai
appris que tout le monde voulait vivre dans le sommet de la montagne,
sans savoir que le vrai bonheur est dans la façon d’escalader. J’ai
appris que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing, pour la
première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour toujours.
J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut
seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que
tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois
dormir, je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir
être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers
moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais pas,
bêtement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance
pour bien faire les choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui
c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, et
que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour personne,
vieux ou jeune.
Aujourd’hui est peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu
aimes. Alors n’attends plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive
guère, sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps
d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour
leur accorder un dernier vœu.
Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien
tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de
leur dire « je suis désolé », « pardonnez-moi », « s’il vous plait »,
« merci » et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande
au Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis
et êtres chers combien ils comptent et sont importants pour toi. Il y a
tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait,
elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger
dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort».
Así que... no pierdas el temporaire. Vuelve pronto para decirme todo esto en persona. Estoy esperando. Muchos besos.
RépondreSupprimerMessage perso à mon correcteur d'orthographe : "el tiempo" et non "el temporaire"...
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