Pendant que la mission se poursuit en Colombie, je souhaite vous faire part d'un très beau livre sur ce pays, sur son histoire récente, sur la vie quotidienne au milieu de la violence des années 80, sur la paternité, sur un homme et un destin qui ne laissent pas indifférent.
Hector ABAD, "L'oubli que nous serons" trad. Albert Bensoussan, éd. Gallimard, coll. Du monde entier, 2010

"L'Oubli que nous serons est à la fois le récit d'un crime, la biographie
d'un homme, la chronique d'une famille et l'histoire d'un pays. L'homme
est un médecin colombien engagé dans le combat contre la misère et
l'ignorance. Le docteur Héctor Abad Gômez enseigne à l'Université de
Medellin et travaille dans les quartiers populaires de la ville. Eduqué
dans la tradition des Lumières, ce libre penseur croit à la possibilité
de changer la vie de ses semblables et de bâtir, grâce à la science, un
avenir meilleur. Le portrait de ce père d'exception est dépeint par Abad
avec une admiration et un amour tout aussi exceptionnels. Le pays est,
bien entendu, la Colombie des années 1980 : une société déchirée par la
violence et la guerre sans merci que se livrent les paramilitaires,
l'armée, les guérilleros et le narcotrafic. L'Oubli que nous serons
donne des éléments pour comprendre la genèse de cette situation, car il
nous offre une fresque de l'histoire colombienne récente, ou plutôt, une
chronique intime de cette histoire à travers le quotidien de la famille
Abad. A travers ce dosage équilibré entre histoire publique et
chronique privée, le lecteur a l'impression de découvrir les événements
qui ont marqué l'histoire colombienne récente, mais de l'intérieur, tel
qu'ils ont été vécus par les Colombiens. Enfin, L'Oubli que nous serons
est le récit d'un crime : l'assassinat d'un juste, d'un défenseur des
droits de l'homme qui n'a pas cédé à la peur ni à la menace des armes.
Les pages dans lesquelles Abad raconte les derniers jours de la vie de
son père et la scène de l'assassinat sont plus qu'émouvantes : elles
sont d'un courage et d'une beauté extraordinaires. En effet, tout au
long de ce livre, Abad peut être drôle, amusant, ou émouvant, mais ce
qu'il nous raconte porte en lui une exigence de vérité qui soutient le
récit, car il s'agit de narrer, de décrire, sans rien cacher de sa
douleur, l'assassinat de son père, « L'oubli que nous serons » est
d'ailleurs un vers d'un poème de Borges retrouvé sur le corps".
http://www.ombres-blanches.fr/litterature-traduite/litterature-espagnole/livre/l-oubli-que-nous-serons/hector-abad/9782070126026.html
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