dimanche 30 octobre 2016

Viva la Libertà

Giovanni Dotoli (1942) est un poète italien contemporain. C'est un auteur prolifique qui a été professeur de langue et littérature françaises à l'Université de Bari. Célébré en France et en Italie, il
est couvert de distinctions. Ce pourrait être un mauvais signe. Mais il n'en est rien. Le grand intérêt du poème ci-dessous est qu'il est écrit par l'auteur lui-même en français et en italien. Le voici successivement dans les deux langues.



Vive la liberté

Et va la Liberté par rêves d'anciennes routes
Comme la lune chaque nuit elle traverse le ciel
Me conduit au galop par chemins d'étoiles
La main dans la main avec la Grande Ourse

M'accompagnent les anges du désert
Ils ont les ailes du vent et de l'air pur
Que de rêves là-haut derrière le soleil
Avec toi mon amour jusqu'au dernier souffle

Tu me parles d'anciens voyageurs de liberté
A cheval de blancs chevaux fiers d'aller
La poussière efface les jours de l'histoire
Dans le signe infini de la trace de Dieu

Oh! Soyons libres libres de crier
Soyons libres de dessiner des nuages
Effaçons tout reste de folie
Des hommes tyrans contre la liberté

Ayons enfin droit de pleine parole
De lire la loi dans sa pureté
Soyons tous égaux de toutes couleurs
Emigrants d'azur comme dans la mer

Vive la liberté du coeur et de l'esprit
Vive la liberté du rêve des temps
Vive la liberté d'être libre
Vive la liberté de toute liberté

Viva la Libertà

E va la Libertà per sogni di antiche rotte
Come la luna ogni notte attraversa il cielo
Mi conduce a galoppo per sentieri di stelle
La mano nella mano con l'Orsa Maggiore

Mi accompagnano gli angeli del deserto
Hanno le ali del vento e dell'aria mura
Quanti e quanti sogni lassù dietro il sole
Con te amore mio fino all'ultimo respiro

Mi parli di antichi viaggiatori di libertà
A cavallo di bianchi cavalli fieri di andare
La polvere cancella i giorni della storia
Nell'infinito segno della traccia di Dio

Ho! Siamo liberi liberi di gradare
Siamo liberi di disegnare nuvole
Cancelliamo ogni resto di follia
Degli uomini tiranni contro la libertà

Abbiamo finalmente diritto di parola piena
Di leggere la legge nella sua purezza
Siamo titti uguali di ogni colore
Emigranti d'azzurro come dentro il mare

Viva la libertà del cuore e della mente
Viva la libertà del segno dei tempi
Viva la libertà di essere liberi
Viva la libertà di ogni libertà

Voix vives de méditerranée en méditerranée - Anthologie Sète 2016, Ed. Bruno Doucey


dimanche 23 octobre 2016

Matcaci! Michel

En hommage à Michel M. qui fut un oncle, un second père, un ami bienveillant, ce poème attribué à Charlotte Néwashish-Flamand, du peuple Atikamekw du Québec.

Matcaci (Au revoir)


A ceux que j'aime et qui m'aiment
 
Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !

Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !

Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.

Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !

Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je sera là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !

Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !

N'allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !

Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !

N'allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.

dimanche 16 octobre 2016

The answer, my friend, is blowin' in the wind

Cela s'imposait de fêter un poète comme Nobel de la littérature : Bob Dylan (1941). Voici Blowin' In The Wind en anglais puis avec la traduction (un peu décevante) de ce site internet


How many roads must a man walk down
Before you call him a man?
Yes, ’n’ how many seas must a white dove sail
Before she sleeps in the sand?
Yes, ’n’ how many times must the cannonballs fly
Before they’re forever banned?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind
The answer is blowin’ in the wind

How many years can a mountain exist
Before it’s washed to the sea?
Yes, ’n’ how many years can some people exist
Before they’re allowed to be free?

Yes, ’n’ how many times can a man turn his head
Pretending he just doesn’t see?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind
The answer is blowin’ in the wind

How many times must a man look up
Before he can see the sky?
Yes, ’n’ how many ears must one man have
Before he can hear people cry?
Yes, ’n’ how many deaths will it take till he knows
That too many people have died?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind
The answer is blowin’ in the wind


 
Combien de chemins un homme doit-il marcher
Avant qu'on l'appelle un homme?
Oui, et combien de mers est-ce qu'une colombe blanche doit-elle voguer
Avant qu'elle ne dorme dans le sable
Oui, et combien de fois est-ce que les boules de canons doivent-ils voler
Avant qu'ils ne soient bannis
La réponse, mon ami, souffle dans le vent
La réponse souffle dans le vent.

Combien de fois un homme doit-il regarder vers le haut
Avant qu'il ne puisse voir le ciel?
Oui, et combien d'oreilles est-ce qu'un homme doit-il avoir
Avant qu'il ne puisse entendre les gens pleurer?

Oui, et combien de morts est-ce que ça lui prendra avant qu'il ne sache
Que trop de gens sont morts
La réponse, mon ami, souffle dans le vent
La réponse souffle dans le vent

Combien d'années une montagne doit-elle exister
Avant qu'elle ne soit entraînée par la mer
Oui, et combien d'années est-ce que certaines personnes peuvent exister
Avant qu'ils ne puissent être libres
Oui, et combien de fois est-ce qu'un homme doit-il tourner la tête
En faisant semblent de ne rien voir
La réponse, mon ami, souffle dans le vent
La réponse souffle dans le vent.

dimanche 9 octobre 2016

Our lives begin to end the day we become silent about things that matter (Martin Luther King)

Suite de la semaine dernière. Premier dimanche en image d'un (jeune) retraité..., sans commentaires. Qu'est-ce que l'avenir lui réserve ? Ou qu'est-ce qu'il se réserve comme avenir ?






dimanche 2 octobre 2016

Mes filles, je vous appelle Divines

Il y a des jours qui comptent plus que d'autres. Pour moi, le 1er octobre en sera désormais un.
Pour quel avenir ? Voici ce qu'écrivait Xavier Grall (1930-1981) à ses filles, dans un livre posthume (écrit en 1969-1970 et publié chez Calligrammes en 1984) qui s'intitule "L'inconnu me dévore" et qui commençait ainsi : "Mes filles, je vous appelle Divines". Ce livre était, pour Xavier Grall, comme son testament spirituel.

En voici un bref extrait, en  espérant que Xavier Grall me pardonnera de l'avoir détourné de son contexte, mais qui résonne en ce 1er octobre où l'inconnu me dévore...

Je retrouverai ma chaumière. J'entretiendrai les feux. J'écrirai. J'entretiendrai les feux. Je composerai une élégie aux haies, aux hirondelles, aux fagots, aux flammes. Le vent agitera mes rideaux. Je mangerai mon pain. Je ferai ma tâche. Je résiderai dans mon oubli. Je parlerai aux murs des péchés anciens. Les saints m'absoudront par les bons soins d'Octobre. Puis, mes Divines viendront. Elles parleront aux chardons de Kersidan. Et elles se baigneront dans la pitié de la mer. Je ne serai pas heureux, je ne serai pas malheureux. L'humilité est le commencement du salut. Je serai celui qui en est revenu. Je me composerai des calmes et des silences. Je ferai mes prières du soir. Je dirai la fontaine, le varech. Mon Occident de raison...