dimanche 14 mai 2017

Petit conte liquide et politique

Voici un conte écrit par Jaime Montestrela (1925-1975), écrivain et poète portugais. Ce conte, comme je le suggérerai à la fin de ce billet, me parait bien représenter ce qu'est la politique en cette période intermédiaire entre l'élection présidentielle et les législatives à venir. Évidemment, le lien est sans doute un peu tiré par les cheveux. Mais, à bien y réfléchir, pas tant que cela.

Au marché si typique de Nahahuta (Pérou), la cacophonie est telle qu'il est tout à fait vain d'espérer comprendre ce que crient les marchands. Aussi ceux-ci imitent-ils le cri de l'animal dont ils vendent la viande. Les charcutiers grouinent, les volaillers caquètent, les bouchers beuglent. Seuls les poissonniers ont du mal à se faire entendre.

Jaime Montrestela, Contes liquides (traduit du portugais et préfacé par H. Le Tellier), éd. de l'Attente, coll. Philox, 2012

C'est un peu ainsi lors des élections. Chacun a sa façon d'exprimer sa pensée. Mais la politique est plus vicieuse. Car il faut aussi compter avec les volaillers qui grouinent et les charcutiers qui beuglent, au grand désespoir de leurs électeurs une fois l'élection passée. D'où l'impression de cacophonie au carré.
C'est après l'élection qu'on sait à coup sûr qui étaient les poissonniers.

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