William Butler Yeats (1865-1939)
est le fils du peintre irlandais John Butler Yeats (1839-1922). Il a reçu le
prix Nobel de littérature en 1923. Il a vécu à Dublin puis à Londres. Une
partie de son œuvre est liée à son engagement dans les luttes politiques nationalistes
des années 20. Il a fini sa vie en France. Il a beaucoup écrit sur sa terre
natale, à partir de légendes irlandaises et avec un imaginaire très riche. Le
poème qui suit a été publié dans le recueil « The rose », en 1893.
Portrait de William par son père (1900) |
L’ÎLE DU LAC D’INNISFREE
Je vais partir maintenant, partir pour Innisfree,
J’y construirai une petite hutte d’argile et d’osier,
J’y aurai neuf rangées de fèves, et une ruche qui donne du miel ;
Et je vivrai seul dans la clairière bruissante d’abeilles.
Je goûterai un peu de paix, car la paix coule lentement,
Coule des voiles de l’aube, là où le grillon chante.
Minuit est une lueur, midi un éclat pourpre,
Et des linottes font du soir un envol d’ailes.
Je vais partir maintenant, car j’entends nuit et jour
Tout bas l’eau du lac battre sur la rive.
Que je marche sur la grand-route ou sur les pavés gris,
Toujours je l’entends au tréfonds du cœur.
THE LAKE ISLE OF
INNISFREE
I will arise and go
now, and go to Innisfree,
And a small cabin
build there, of clay and wattles made :
Nine bean-rows will I
have there, and a hive for the honey-bee,
And live alone in the
bee-loud glade.
And I shall have some
peace there, for peace comes dropping slow,
Dropping from the
veils of the morning to where the cricket sings ;
There midnight’s all a
glimmer, and noon a purple glow,
And evening full of
the linnet’s wings.
I will arise and go
now, for always night and day
I hear lake water
lapping with low sounds by the shore ;
While I stand on the
roadway, or on the pavements grey,
I hear it in the deep
heart’s core.
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